Le portrait de Gianni Castellano
Voici une rencontre avec un véritable passionné ! Nous avons interviewé Gianni Castellano, guide à la distillerie Warenghem ainsi que référent du précieux chai N°4, voici son portrait en 10 questions :
- D’où viens-tu et comment es-tu arrivé à la distillerie Warenghem ?
Je ne peux pas trop faire semblant d’être breton avec mon accent… Je viens de Florence, en Toscane, où j’ai vécu jusqu’à la fin de mes études. Je suis arrivé à Warenghem en 2020 : la distillerie venait de construire le nouveau Visitor Center et recherchait la bonne équipe pour le mener. J’ai postulé et me-voilà 4 ans après.
- Quel est ton parcours ? étais-tu déjà connecté au monde du whisky avant d’arriver ?
Avant je travaillais dans le monde du vin, dans la partie production, en tant que caviste ou assistant œnologue. C’est un métier qui m’a permis de beaucoup voyager, de l’Italie à la Nouvelle Zélande, de l’Argentine à l’Australie, ils appellent ça le « travelling winemaker ». Après quelques vinifications en France j’ai senti que, au-delà de faire du vin, ce que j’aimais c’était de le raconter, de transmettre ma passion. J’ai commencé ma carrière dans l’œnotourisme. Mais quand on aime bien déguster on ne se limite pas à un seul produit, et le pas du vin au whisky est court. Si j’aimais déjà le whisky, mon arrivée à Warenghem m’a permis d’apprendre énormément au sujet, jusqu’à en faire une nouvelle passion.
- Aujourd’hui, quelles sont tes missions à la distillerie
Comme je disais, je suis arrivé pour intégrer l’équipe de la boutique et du visitor center, en rejoignant Anne et Alwen. La boutique reçoit des clients régulièrement tout au long de l’année et il faut assurer une présence pour la vente directe. Je mène aussi les différents types de visites guidées que la distillerie propose : avec nos 10.000 visiteurs par an il y a de quoi faire. Ensuite j’anime les dégustations, les ateliers, parfois j’aide l’équipe commerciale sur des salons, ainsi que plein d’autres choses. On a toujours des nouvelles idées, on ne s’ennuie pas ! Et pour finir je suis réfèrent du Chai N°4…
- Le Chai N°4 ? Qu’est-ce que c’est ?
C’est le Club du Whisky Armorik, créé en septembre 2022. En partie on a pris inspiration du concept développé par certaines distilleries écossaises, un modèle qu’on trouvait très intéressant, comme le Ardbeg Committee ou les Friends of Laphroaig. Mais notre Club a une personnalité propre à lui, c’est vraiment plus une communauté qu’un club comme les autres. Le Chai N°4 n’a rien d’élitiste, il est gratuit et ouvert à tout le monde. L’idée est de réunir les passionné.e.s d’Armorik et de les intégrer à la vie de la distillerie, en les accueillant régulièrement et organisant des évènements dédiés. On passe de très bons moments ensemble !
- Qui sont les membres du Chai N°4 ?
Ce que je remarque avec plaisir chaque fois qu’on se réunit c’est que notre Club est formé par un public très varié : des personnes de tout âge et de tous les genres, qui viennent des quatre coins de la Bretagne, qui peuvent être des experts de whisky comme des « novices »… Je crois que la diversité est toujours une richesse, et cela se ressent aussi dans le Chai N°4 : cet ensemble de profils différents fait qu’il n’y pas d’étiquette au sein de notre club, ce qui nous unit c’est la passion pour Armorik. C’est un groupe qui a plaisir de nous rencontrer et de se rencontrer, de connaître la vie de la distillerie, d’en faire partie… sans trop se prendre au sérieux, le mot de passe est convivialité.
- Quelles ont été les activités du club en 2023 ? Déjà des choses de prévues pour 2024 ?
Au mois de mars 2023 on s’est réuni.e.s pour déguster ensemble les nouveautés du printemps : un single cask de notre gamme tourbée, Yeun Elez, et l’édition 2023 du Armorik 10 Ans. Ensuite pendant les Armorik Deiz, la semaine au mois de juin où l’on fête chaque année l’anniversaire de la distillerie, nous avons rendu visite à Benjamin Lefloch pour découvrir en avant-première la nouvelle tonnellerie inaugurée au centre-ville de Lannion, qui n’était pas encore ouverte au grand public (elle commencera à recevoir des visiteurs cette année pour les vacances de pâques). A l’automne les membres du Chai N°4 ont pu déguster d’autres pépites tout juste sorties de nos chais, comme Armorik Maître de Chai et Armorik 15 Ans. Et finalement le club s’est réuni pour la présentation du premier whisky français embouteillé par la Scotch Malt Whisky Society, un Armorik brut de fût qui était un vrai nectar. Comme première année du Club ça a été plutôt pas mal ! L’objectif pour 2024 c’est de continuer à s’amuser de la sorte, j’ai déjà quelques idées que je ne veux pas trop dévoiler parce que j’aime bien les surprises hehe, pour en savoir plus il faudra s’inscrire 😉
- D’ailleurs, pourquoi nommer ce club « chai N°4 » ?
Pour trouver le nom du Armorik Whisky Club, j’ai pensé à ce que je voulais qu’il soit : l’espace capable d’accueillir toutes les personnes passionnées par notre distillerie et notre distillat. Si nous avons trois chais de vieillissement à Warenghem, où reposent les quelques 5.000 fûts de whisky, le quatrième chai c’est un « lieu » au sens large. C’est là où peuvent se réunir les fans d’Armorik. C’est la communauté de notre Club. C’est le Chai N°4.
- Qu’est ce qui te passionne le plus dans ton métier et pourquoi ?
C’est un métier très enrichissant. Beaucoup de personnes découvrent notre whisky en visitant la distillerie, en tant que guides nous sommes donc le « visage » qui représente la marque. Et pour les personnes qui connaissent déjà Armorik mais qui viennent à la distillerie pour la première fois, j’aime transmettre le côté humain, montrer que derrière ce whisky il y a un travail d’équipe, une entreprise familiale, des valeurs. J’aime partager mes passions, et le whisky en est une : je trouve très satisfaisant d’expliquer le processus de fabrication du produit, voir que les personnes repartent en ayant appris des choses. Et surtout j’aime voir les sourires des personnes qui passent un bon moment chez nous.
- Si tu devais choisir le whisky Armorik qui t’a le plus marqué depuis ton arrivée, ça serait lequel ?
Question très difficile. Je penche pour Armorik 15 Ans : voir qu’on peut atteindre ce compte d’âge, si important et prisé en Ecosse, m’a fait comprendre tout ce qu’on peut faire avec la richesse de nos stocks. On en a fait une version Brut de Fût uniquement pour le Chai N°4, je crois que je suis particulièrement attaché à cette bouteille, pour un côté émotif et gustatif. Ça y est, je choisi celui-ci !
- On a entendu dire que tu nous préparais quelque chose pour la fin d’année, sans trop nous en dire, vers quoi vas-tu t’orienter ?
C’est très stimulant d’évoluer professionnellement, pouvoir le faire dans une entreprise où l’on se sent bien c’est encore mieux. Au-delà du travail face au public, j’ai ressenti l’envie de mettre à profit mes compétences techniques ainsi que ma créativité, d’avoir un rôle plus direct dans la conception et la réalisation de nos produits. Je pensais à comment faire et où le faire, la réponse était devant mes yeux : le nouvel espace que nous sommes en train de créer au sein de l’ancien abattoir de Lannion offre des nombreuses possibilités. Sans en dire plus, disons que je me projets là-bas.