Lundi au Vendredi  : 10:00 – 12:30     14:00 – 18:30 (17:30 de octobre à mars) Samedi (juillet/août) : 10:00 – 12:30     14:00 – 18:30 La distillerie est ouverte toute l’année, et aux jours fériés suivants: jeudi de l’Ascension, lundi de Pentecôte, 14 juillet, 15 août.

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Le Portrait d’Anna De Luca

Depuis 2018, la distillerie Warenghem entame sa conversion en agriculture bioligique pour être certifiée dès 2021 ! Découvrez l’envers du décor de notre engagement qualité, RSE et environnement à travers le portrait d’Anna De Luca, responsable qualité à la distillerie Warenghem.

  • D’où viens-tu et comment es-tu arrivée chez la Distillerie Warenghem ?

Brésilienne d’origine, je suis venue à Lannion pour un échange scolaire au lycée pour ensuite tomber amoureuse de la Bretagne et ne plus jamais partir ! J’ai fait mes études à Brest, une licence en biologie suivi d’une école d’ingénieur en qualité agroalimentaire. Pendant plusieurs années j’ai toujours eu la Distillerie à l’œil, à vouloir découvrir ce milieu, avec une petite voix dans ma tête que me disait « ça serait vraiment bien de travailler là-bas ! ». Surprise, j’ai réussi à intégrer la Distillerie pour un stage de fin d’études en 2021 ! Donc six mois pour découvrir la gestion de la qualité dans le secteur des spiritueux, finalement nous sommes en 2024 et j’y suis toujours. Quand j’y pense maintenant c’est un peu fou, mais je suis vraiment heureuse du résultat.

  • Quelles sont tes principales missions à la distillerie ?

Je travaille sur trois postes à la Distillerie. Je suis responsable qualité, environ 50% de mes missions tournent autour du management de la qualité. Puis, j’ai des missions liées à la responsabilité sociétale de l’entreprise (la RSE), notamment sur la gestion de notre impact sur l’environnement.

  • Rien que ça 😉 Commençons par le commencement, comment tu expliquerais ton rôle de responsable qualité ? En quoi cela consiste ?

Le but principal de la qualité, c’est de veiller à la conformité des produits et de la production. On va surveiller la qualité des matières premières utilisées, que les recettes et procédures de fabrication soient bien respectées, que le produit fini soit bien ce que le consommateur attend… non seulement en matière de goût, mais également niveau sécurité sanitaire et le respect de la réglementation. On peut parler d’une qualité « de la fourche à la fourchette », cela commence dans les champs des céréales, dans l’eau de notre forage, en passant par la production et vieillissement de produits, jusqu’à la vente. Et dans notre cas, ça se finit à l’apéro ! Pour s’assurer d’un produit de qualité, nous avons plusieurs outils, comme des bonnes pratiques de production mises en place, des enregistrements de fabrication, une procédure de traçabilité fidèle, une gestion des non-conformités, un plan d’analyse et des contrôles. Le système qualité suit également une démarche HACCP, où nous analysons tous les risques possibles (physique, chimique, microbiologique et allergène) sur chaque étape de production, afin de repérer les dangers et mettre en place des actions préventives. À la Distillerie, nous avons plusieurs produits certifiés, ils demandent donc un suivi un peu plus rigoureux. Nous avons des cahiers de charge à respecter pour la production du Whisky Breton (IG), l’AOC Fine Bretagne, l’AOC Pommeau de Bretagne et bien sûr, sur tous nos produits certifiés agriculture biologique.

  • En parlant de bio, peux-tu un peu nous raconter comment s’est passée la transition en bio chez warenghem ?

La Distillerie a commencé à se tourner vers le bio en 2015, donc j’ai raté le début de la transition ! J’ai pu suivre par contre la transition de plusieurs produits, dont toute la gamme Armorik, la liqueur de fraise de Plougastel, la liqueur de menthe, le gin… En tout cas j’ai pu voir notre nombre de produits bio multiplié par 5, c’est assez impressionnant ! Nous devons bien identifier les produits bio, ne jamais croiser les fabrications pour éviter tout risque de contamination bio/non bio, utiliser des enregistrements de fabrication spécifiques et surtout respecter bien leur réglementation à tout moment. Pour être certifié bio, nous sommes contrôlés par un organisme externe, cela implique des contrôles annuels, mais aussi des audits inopinés à n’importe quel jour de l’année. Je peux vous dire que ça fait monter bien l’adrénaline quand l’inspecteur arrive ! Mais c’est un bon stress, si ça existe.

 

  • Tu parlais de RSE, concrètement qu’est-ce que ça veut dire ?

La RSE c’est la responsabilité sociétale de l’entreprise, c’est-à-dire qu’on va se pencher sur des sujets et actions de la Distillerie qui peuvent avoir un impact sur notre société, sur la population, sur notre entourage. Cela veut dire qu’on va essayer au maximum d’éviter/limiter les impacts négatifs, mais surtout apporter du positif autour de nous.

  • Et comment la politique RSE s’imbrique dans les activités de la distillerie ? Peux-tu nous donner des exemples ?

La RSE a trois piliers : l’économie, la société et l’environnement. Pour vous donner des exemples d’actions côté économique, on va proposer un produit de qualité, chercher à fidéliser nos clients, soutenir les fournisseurs locaux, privilégier le circuit court quand possible. Nous sommes aussi engagés à un niveau social et culturel, très ancrés sur le territoire breton, avec différents partenariats locaux, le programme « Parler Breton au Bistrot » de l’association Ti Ar Vro pour l’enseignement de la langue bretonne, le label de l’office de la langue bretonne, ou en collaboration avec divers festivals bretons tels que les Fêtes Maritimes de Brest ou le Festival du Chant Marin de Paimpol. Du côté environnement, nous essayons d’agir sur différents axes : l’économie de ressources naturelles, faire attention à nos déchets, chercher à utiliser du verre recyclé, entre autres.

  • Quel est le projet RSE qui t’a le plus marqué ?

Avant de choisir un projet, rien que le fait de parler de RSE m’a bien marqué déjà ! En arrivant à la Distillerie, j’ai pu voir clairement beaucoup d’actions mises en place, même si aucun plan d’actions RSE officiel. Donc un premier travail déjà a été de faire un bilan de notre situation. S’organiser, se valoriser et reconnaître plusieurs de nos actions en faisant partie d’un plan d’actions RSE. Cela peut paraître évident, mais dans une entreprise familiale comme la nôtre, très investie sur son territoire, très humaine… parfois on ne voit pas le potentiel et la valeur de ce qu’est déjà mis en place.

Si je dois choisir un projet, le plus marquant (pour l’instant !) a été la réalisation du Bilan Carbone en 2022, tout comme la Fresque du Climat. Le Bilan Carbone est un outil vraiment super, même si les résultats peuvent faire un peu peur, au moins on sait sur quoi on doit s’améliorer, et aussi cela nous permet de voir tout ce qu’on fait de bien !

  • Si on passe du côté de l’environnement, une des tes missions, concrètement ça se retranscrit comment à la distillerie ?

Quand on parle d’environnement aujourd’hui, je crois qu’on pense vite au développement durable, aux émissions de gaz à effet de serre, au papier recyclé, aux voitures électriques… bien sûr, tout cela est bien compris dans le management de l’environnement.  Cependant, il y a aussi le côté très réglementaire de l’environnement (heureusement !).

Nous sommes classés ICPE – Installation Classée pour la Protection de l’Environnement. C’est-à-dire que nous avons un arrêté à respecter, comme un cahier de charge que va nous guider et nous limiter sur divers sujets : consommation d’eau, élimination de déchets, stockage d’alcool, risques accidentels, pollutions sonores/visuelles/olfactives. Ce qu’est intéressant, c’est que ce cahier de charge nous a permis de mettre en place une surveillance très stricte, une gestion environnementale très encadrée.

Cela nous a permis également d’évoluer, d’aller au-delà de ce que la réglementation exige, par exemple avec le Bilan Carbone. Le Bilan Carbone est comme une photo d’un moment donnée, où on va pouvoir voir nos émissions de gaz à effet de serre (directes et indirectes). En 2022, nous avons pu faire une « photo » de notre situation, se rendre compte de nos postes les plus polluants et commencer à travailler là-dessus. En 2024, nous allons reprendre une nouvelle photo pour voir où nous en sommes ! Après, il faut se rappeler, le Bilan Carbone ne tient en compte que les émissions de gaz à effet de serre, un plan environnemental va prendre en compte d’autres sujets aussi comme la consommation d’eau, les risques accidentels, etc.

  • Justement, on sait que la production de whiskies nécessite beaucoup d’eau, comment faites-vous à la distillerie pour économiser la consommation d’eau ?

Oh oui, beaucoup d’eau ! C’est vrai que baisser notre consommation de gaz et d’eau est un sujet très présent depuis plusieurs années. Augmenter la production c’est bien, mais cela a un prix et on essaye de le réduire au maximum. Depuis 2015, on a réussi à baisser d’environ 40% notre consommation d’eau, c’est vraiment cool.

Bien sûr, l’eau est essentielle pour notre production, déjà c’est pratiquement 60% de notre produit ! Il en faut aussi pour le nettoyage, le brassage… donc on doit se demander, sur quels postes on peut effectivement baisser la consommation ? Premièrement, il faut faire des efforts au quotidien lors du nettoyage, éviter tout gaspillage d’eau, un peu comme on fait à la maison. Nous avons aussi adapté notre processus afin d’en utiliser le moins possible, en priorisant les circuits fermés et en changeant un nos circuits de refroidissement des alambics.

  • Y-a-t-il des projets qui n’existent pas encore que tu aimerais mettre en place ? Peux-tu nous en citer un ?

Bon en ce moment même on travaille sur un plan de mobilité durable ! Pour inciter les gens à venir au boulot en mobilité douce, comme le covoiturage, vélo, trottinette… c’est sûr que c’est plus facile en été qu’en hiver mais bon, rien que quelques jours par mois, ça peut être drôle. Il y a aussi l’analyse de cycle de vie, cet outil d’analyse est un peu comme le bilan carbone, mais il va évaluer un bilan environnemental d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie.

 

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